Congrès12

Congrès / Contributions
Une forte envie de bousculer

Colère, recherche, espoir, ce sont sans doute les caractéristiques dominantes des premières (quarante) contributions qu’on peut consulter sur le site du PCF, rubrique Congrès. On se dit que les auteur(e)s sont, de manière générale, des gens qui ont de la mémoire ( il est beaucoup question d’Histoire, récente ou plus lointaine), de la culture ( on peut y trouver des citations de Thucydide ou de Shakespeare !), des passionnés aussi, au point que certains proposent des textes de plus 100 000 signes !
Quelques interventions, deux ou trois, doutent un peu qu’on aille vers un vrai débat, large, ouvert. Le bureau de section d’Arcachon, par exemple, redoute « un débat bâclé » ; Jacky Cusol pour sa part regrette que « la direction du Parti fige le débat sur un soutien à cette stratégie (Front de gauche), sans trop de reculs et de précautions » et les « consultations (sont) pour le coup Rock n’roll ». L’essentiel des contributions portent cependant une forte envie d’apporter sa pierre, de jouer le jeu, de comprendre, de bousculer, d’avancer. Dans cet atelier citoyen à grande échelle qu’est cette préparation de congrès, l’interpellation est individuelle ou collective, personnelle ou d’organisation. Pour simplifier, on dira qu’il y a trois angles d’attaque : des considérations de nature stratégique ( quelle crise ? Quel changement ? Quel rassemblement ? Quel Front de gauche ? Quel communisme ?) ; des réflexions plus précises, sur le féminisme, l’éducation, l’intelligentsia, l’économie, l’euro ; des suggestions enfin sur le parti communiste, son organisation, ses directions, ses pratiques militantes, son engagement à l’entreprise, ses statuts.

Stratégie.
Alain Obadia, JC Negre et Taylan Coskun, déjà signataires d’un texte commun en 2008, se félicitent de la stratégie du Front de gauche et plaident pour « un congrès qui déborde les lignes et innove ». Daniel Picq insiste sur « le projet » et note que « le besoin de partage, de mise en commun, de droit pour tous n’a jamais été aussi fort et urgent ». JJ Karman, dans un texte intitulé 1917%, se prononce pour « une orientation révolutionnaire » et des « luttes prioritaires ». Plusieurs textes s’interrogent sur l’histoire et la définition du communisme ; c’est le cas d’Alain Janvier, d’Aline Beziat.

Thématiques
Le double intérêt de ces contributions est d’éclairer un aspect de la réalité et, de faisant, d’aider à mieux comprendre la nature de la crise. C’est le cas du texte collectif, « Le féminisme ne tue pas », signé L.Cohen, E. Ackermann, H.Bidard, MG Buffet, B Dionnet, C Mô et F. Perrot. Si cette « contribution féministe » est proposée « en amont », écrivent-elles, c’est parce qu’il « n’est plus supportable d’amender des textes à la marge », à l’heure « d’une remise en cause » des droits féminins. La contribution est ainsi chapitrée : système patriarcal de domination, femme et travail, liberté de pouvoir disposer de son corps, parité. Amar Bellal de son côté argumente sur les notions de « progrès », de « productivisme » et de démocratie. Daniel FORGET souhaite placer « au coeur de notre stratégie de transformation l’éducation, pratique et création artistique ». Louis MAZUY s’intéresse à « la politique de développement national ». Pierre Assante plaide pour une « recherche économique globale ».Franck Trannoy souhaite lui une sortie de l’euro. La question d’une nouvelle approche écologique est souvent posée. Roland Charlion et Luc Foulquier, avec « L’être humain et la nature, quelle écologie ? », propose carrément un « Manifeste pour un développement humain durable ». Michele Souef s’interroge sur le « pouvoir d’achat » (acheter oui mais quoi ?), ce que Vincent Taconet appelle le « savoir d’achat ». Pierre Bachman parle de la finance, « De l’argent, il y en a ! », et du travail, des dynamiques du travail. Gautier Weinmann invoque Marx, Lénine et le besoin de nationaliser. David Gaini traite de la jeunesse, sa précarité, ses besoins immédiats et à long terme.

Le parti communiste
Jean-Pierre Kaminker s’intéresse aux pratiques militantes ( l’importance d’AG thématiques, par exemple).Luc Foulquier ouvre le dossier des statuts -comme Y. Jamain - et se livre à un historique méticuleux de ce thème lors des derniers congrès communistes. La section Ratp insiste sur l’activité politique sur les lieux de travail. Fabienne Pourre évoque la crise de la politique et le rôle des partis, le besoin de faire de la politique autrement. M. Almeras s’inquiète de la (faible) place de la classe ouvrière dans le PC. Bertin refait aussi l’histoire du PC et donne son avis sur quelques dirigeants. Olivier Gebuhrer questionne l’action communiste en direction des scientifiques et Daniel Thombrau se demande : quelles propositions du Pcf pour la Poste ? Dans une contribution collective de militants du Val d’Oise ( quinze signataires, pardon de ne pas donner tous les noms qu’on trouvera sur le site), on estime que « l’activité des directions doit être aussi soumise au débat » ; le sous-titre est « Prendre le pouvoir dans notre parti : c’est maintenant. » Tout un programme.

G.S.



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