Le débat s’active

Congrès/Contributions
La crise, la gauche, les primaires : le débat s’active

« Débat : état d’une personne qui a un problème grave à résoudre » dit Le Larousse. Ça peut se dire d’un parti. La preuve par les dernières contributions pour le congrès. Des problèmes graves, c’est pas ce qui manque : quelle analyse de la crise ? Comment rassembler à gauche ? Que faire en 2017 ? que penser des primaires ? Joêl Goubert (93) considère que notre volonté d’obtenir des postes d’élus nous conduit à des alliances, avec le PS, qui créent la confusion ; ce qu’il faut, c’est reconstruire une gauche anti-libérale qui ne ne fourvoierait plus dans de telles alliances. Quant à la primaire, « je doute fortement de sa pertinence », dit-il. Nelson Desbois (32) déplore, lui, qu’il y ait « si peu de jeunes » au PCF ; il a lui même 26 ans ; à ce rythme, « d’ici trente ans, le PC n’existera plus ». Sur la primaire, « une simple question : pourquoi ? (…) Je ne vois pas un seul point positif à ces primaires, bien au contraire ; je ne comprends pas pourquoi nous voulons nous séparer d’un Front de gauche qui a tout de même été rassembleur ». Pourquoi pas une candidature communiste, s’interroge Christian Gay (69) : « On ferait un score honorable mais ce n’est pas suffisant ». Ce qu’il faut, c’est bousculer, refonder, rassembler, tendre la main, et gouverner, demain. La question de la primaire est abordée de front par plusieurs intervenants. « La question des primaires à gauche ne fait pas partie de notre culture, c’est perdre son temps que de le dire, observe Olivier Gebuhrer (06) mais il se trouve qu’elle EST dans le paysage politique ; bouder nous exclut ». « C’est une opportunité, écrit Gérard Piel (06), il faut sortir du blocage, des disputes stériles, des oukases ou des chicayas, sans oublier les ego et les imbus ! » Il s’agit d’investir ce lieu de débat, « sans espérance folle mais avec conviction » car « plus que jamais, notre pays a besoin d’une gauche engagée proposant des solutions nouvelles ». Il a encore cette formule « N’écoutons pas les aigris, les traîne-savates, les éternels insatisfaits, les ressasseurs de bile ». Alexandre Fleuret, Manuel Menal et Hugo Touzet (75) intitulent leur contribution commune « Une primaire pour construire un nouvel espace d’intervention populaire », où ils disent « leur conviction (qu’) une primaire peut être un des outils de l’émergence d’une nouvelle dynamique citoyenne au service d’une alternative à gauche. (…) Il nous appartient aujourd’hui de faire émerger la possibilité d’un autre horizon, qui mette au centre l’humain, la démocratie et l’écologie plutôt que le profit, la concurrence et l’autoritarisme. Si les primaires peuvent nous y aider, alors allons-y ».
Premiers pas d’une espérance
Odile Dumas (06) remarque que « la séquence électorale de 2017 pourrait être destructrice pour les idées de progrès ». Elle se prononce pour « une gauche qui ose », « un nouvel élan politique », « jouer la gagne » : « Alors oui pourquoi pas des primaires pour faire du commun, pour débattre publiquement, pour faire naître cette gauche dont on a tant besoin.(…), osons participer à ce débat, osons dire oui aux primaires, osons débloquer le débat politique ». Pour sa part, Olivier Dartigoles (64) pose une série de questions : sommes nous d’accord pour dire que la situation est inédite ? qu’elle peut mener à la catastrophe ? Et qu’en même temps, il existe des forces considérables « qui n’acceptent pas les adieux à la gauche » ? « Le paysage bouge dans la bonne direction, estime-t-il, le débat est enfin déverouillé ». Sur les primaires, la question est « de ne rien produire qui peut entraver les premiers pas d’une espérance collective », de susciter un débat de contenu. On attend du prochain congrès qu’il prenne « une initiative de rassemblement telle que le PCF a su les prendre au grand moment de son histoire ». Pour Lydia Samarbakhsh (75), il nous faut « un Front de gauche renforcé et ouvert » . Elle fait référence à l’actuelle campagne électorale américaine, marquée par la perçée de Bernie Sanders, qui bouscule les scenarii et montre qu’ « on ne peut indéfiniment tenir le mouvement populaire hors du débat politique. » Quant à la primaire : « peut-elle permettre de favoriser un rassemblement le plus large et massif possible à gauche ? Si elle ouvre un processus d’élaboration collective d’une plateforme programmatique offensive non seulement contre l’austérité mais pour des politiques de progrès ».
Rappelons que tous les adhérents ont leur mot à dire dans ce congrès ; ils peuvent adresser dès à présent leur contribution au site www.pcf.fr et consulter sur ce site l’ensemble des textes.
Gérard Streiff



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